Infos personnellesRicardo Ramirez est né dans le quartier hispanique d’El Paso au Texas. Sa famille était pauvre et, dès l’enfance, il commença à voler. Son père, Julian, un immigré clandestin qui travaillait pour la société des chemins de fer, et sa mère, Mercedes, eurent sept enfants en tout. Ricardo était le plus jeune, le petit dernier.
Catholique, Mercedes Ramirez tenta d’élever ses enfants de son mieux et de les guider afin qu’ils suivent "le chemin du Seigneur". Elle y parvint avec tous sauf Richard.
Adolescent, il n’avait que trois intérêts dans la vie : les arts martiaux, la marijuana et le heavy metal. Selon un ami, il adorait Black Sabbath et Judas Priest. Peu à peu, il s’intéressa également aux pratiques occultes. Il semblait préoccupé par le satanisme et les histoires de magie noire, de démons et de dragons.
Crimes et châtiment- le 28 juin 1984 Jennie Vincow (79 ans) violée et égorgée chez elle, dans son appartement de Glassel Park (LA),
- le 17 mars 1985 Dayle Okazaki (33 ans), tuée d’une balle dans la tête, dans son immeuble, à Rosemead (LA).
- le 17 mars 1985, Maria Hernandez (28 ans), blessée dans le parking de son immeuble, à Rosemead (LA).
- le 17 mars 1985, Tsai-Lian Yu (30 ans) assassinée d’une balle dans la tête sur un trottoir de Monterey Park (LA), après que Ramirez l’ait violemment sortie de sa voiture.
- le 27 mars 1985, Vincent Zazzara (64 ans) assassiné d’une balle dans la tête dans sa maison.
- le 27 mars 1985, Maxine Zazzara (44 ans), battue, poignardée et mutilée dans sa maison.
- le 14 mai 1985, Harold Wu (66 ans), assassiné d’une balle dans la tête dans sa maison de Monterey Park (LA) .
- le 14 mai 1985, Jean Wu (56 ans), battue et violée dans sa maison de Monterey Park (LA).
- le 30 mai 1985, Ruth Wilson (41 ans), tabassée et violée dans sa maison de Burbank, alors que son fils était enfermé dans un placard.
- le 1er juin 1985, Malvia Keller (83 ans) Battue à mort dans sa maison de Monrovia (LA).
- le 1er juin 1985, Blanche Wolfe (79 ans), violée et battue dans sa maison de Monrovia. Elle a survécu.
La police produisit des portraits - robots du tueur établis grâce aux descriptions des victimes survivante et à celles des témoins du meurtre de Tsai-Lian Yu. Le suspect était hispanique, avait entre 25 et 30 ans et portait des cheveux noirs assez longs, gras et ébouriffés. Il était très maigre, avait une mauvaise peau, des lèvres minces et un menton carré. Selon Ruth Wilson, ses dents étaient pourries. Il était toujours habillé en noir.
Durant les six semaines qui suivirent, la région de Los Angeles connut une autre série de crimes si brutaux que la ville fut plongée dans la panique. Comme le tueur s’en prenait aussi bien aux hommes qu’aux femmes, aux jeunes qu’aux vieux, aux blancs qu’aux orientaux, personnes ne se sentaient en sécurité et les gens se barricadaient chez eux. Le tueur n’exprimait aucune préférence pour une culture, un âge, une couleur de peau, un sexe ou même une zone géographique : ses meurtres avaient eut lieu dans un périmètre de 60km autour du centre de Los Angeles. Il tuait parce que l’opportunité se présentait.
- Le 27 juin, Patty Higgins, 32 ans, fut assassinée chez elle, à Arcadia. Le tueur lui coupa la gorge.
- Le 2 juillet, ce fut Mary Louise Cannon, 75 ans, qui fut égorgée et battue chez elle.
- Quelques jours plus tard, Diedre Palmer, 16 ans, survécu à l’agression du tueur, qui la battit avec un tuyau en acier.
- Le 7 juillet, Joyce Lucille Nelson, 61 ans, fut battue à mort dans sa maison de Monterey Park. Le tueur la mutila.
- Le même soir, le tueur s’en prit également à Linda Fortuna, 63 ans, toujours à Monterey Park, qui fut agressée sexuellement et cambriolée mais que le tueur abandonna sans la tuer.
- Le 20 juillet, Maxson et Lela Kneiding, 66 et 64 ans, furent attaqués dans leur lit alors qu’ils dormaient, dans leur maison de Glendale. Le tueur leur tira dans la tête et les mutila, décapitant presque Maxson Kneiding.
- Le même soir, le tueur s’en prit à la famille Assawahem, qui vivait à Sun Valley. Le mari, Chitat, 32 ans, fut abattu dans son lit, d’une balle dans la tête. Le tueur saisit son épouse, Sakima, 29 ans, la traîna hors du lit, la frappa, la viola et la força à lui faire une fellation. Le tueur l’obligea à affirmer qu’elle aimait et adorait Satan. Il l’attacha et alla dans la chambre de leur fils de 8 ans, qu’il frappa et viola. Il prit de l’argent liquide et s’en alla.
- Le 5 août, Christopher et Virginia Petersen, 38 et 27 ans, furent attaqués chez eux, à Northridge. Mais ils étaient forts tous les deux et le calibre de l’arme était petit. Le tueur tira dans le visage de Virginia, la défigurant, et dans la tête de Christopher. Celui-ci parvint pourtant à se lever et à se jeter sur le tueur. Affolé, celui-ci s’enfuit. Le couple survécut.
- Le 8 août, le tueur agressa un autre couple, Ahmed et Suu Kya Zia, 35 et 28 ans, chez eux, à Diamond Bar. Ahmed fut tué d’une balle dans la tête. Suu fut attachée, tabassée et violée mais elle survécut. Leur fils de 3 ans, Aamar, fut agressé lui-aussi.
- 17 août 1985, le tueur assassina un couple d’origine chinoise, Peter et Alberta Pan, à San Francisco. Le lendemain, le fils du couple découvrit le carnage. Sa mère était encore en vie. Elle survécut mais resta invalide.
- Le 25 Aout tua d'une balle Willam Carn, puis frappa et viola Renata Gunter. Il lui laissa la vie sauve.
L'arrestationLe matin du 31 août 1985, Ramirez descendit d’un bus à la gare centrale de Los Angeles. Il revenait de Phoenix, en Arizona, où il était allé acheter de la cocaïne juste après le meurtre de William Carns.
Inconscient ou trop sur de lui, il était revenu dans la "cité des anges" avec l’intention de voler un autre véhicule et de recommencer à tuer. Il ne savait pas que la police connaissait l’identité du "Night Stalker" et que son nom et son visage faisaient la une de tous les journaux du pays. Il se dirigea vers le quartier hispanique, à l’est de Los Angeles. Vers 8h30, il entra dans une épicerie pour acheter une bouteille de whisky et remarqua un journal où figurait son visage en première page. Il paniqua et sortit du magasin comme une furie.
Mais les clients de l’épicerie l’avaient déjà reconnu. Ils commencèrent à crier.
Ramirez se mit à courir en zigzaguant entre les rues pour éviter de se faire prendre. C’était un jour férié et les résidents du quartier se promenaient en profitant du soleil. Et tout le monde se tournait dans sa direction, le pointant du doigt en criant. Des passants avertirent des policiers en patrouille, d’autres appelèrent directement le central. Des voitures de police convergèrent vers le quartier où Ramirez s’était si souvent caché mais que les habitants étaient en train de cerner.
Paniqué, hors d’haleine, Ramirez frappa à une porte et implora la femme qui vint lui ouvrir de l’aider. Mais elle le reconnut et referma brusquement. Ramirez se remit à courir. Il tenta d’entrer de force dans une voiture conduite par une femme mais le passager, époux de la conductrice, le frappa violemment. Puis quatre hommes, Manuel De La Torre, Jose, Jaime et Julio Burgoin, se jetèrent sur lui pour l’arrêter.
Ramirez ne dut la vie sauve qu’aux policiers qui arrivèrent au même moment, car la foule était prête à le lyncher. Tremblant, abasourdi, il fut relevé par les hommes en uniforme. En larmes, il bredouilla : "Sauvez-moi, je vous en prie. Merci mon Dieu, vous êtes là ! C’est moi, je suis le type que vous cherchez. Sauvez-moi avant qu’ils ne me tuent".
Le terrible Night Stalker n’était plus qu’un pauvre type terrifié...
ProcèsAlors que les autorités désiraient commencer le procès rapidement, elles durent faire face à un cirque juridique, un marathon qui allait durer 4 ans, coûter à l’état près de 2 million de dollars, impliquer 6 avocats de la défense et 3000 interviews de jurés !
Ramirez profita de ce temps perdu pour se faire réparer les dents, aux frais du contribuable Californien...
Ramirez ne faisait qu’envenimer les choses. Le juge Nelson dut lui ordonner, à plusieurs reprises, de cesser son comportement étrange, ses incessants étalages de mépris envers les experts, les témoins et l’accusation. La famille Ramirez, assise derrière lui, plaisantait et se moquait de la court avec lui. Ramirez riait souvent et parlait bruyamment, même durant les témoignages douloureux. Lorsque l’on montrait des scènes de crimes sanguinolentes, il souriait, l’air satisfait.
Le procès de Richard Ramirez commença enfin, le 29 janvier 1989, alors que le cauchemar de ses crimes s’était peu à peu effacé des mémoires.
Au premier rang, du côté de l’accusation, se tenaient les victimes, les familles des victimes et les policiers qui avaient participé à l’enquête. La famille Ramirez se tenait derrière lui, ainsi que plusieurs jeunes femmes inconscientes et fascinées par le personnage, un véritable "fan club". Ses avocats l’avaient habillé d’un costume classique et l’avaient fait coiffer. Il portait des lunettes noires "pour cacher son regard menaçant"... et avait l’impression d’être une star d’Hollywood.
Il se retournait pour regarder ses "fans", des jeunes femmes fascinées qui passaient leurs journées au tribunal. Il leur faisait de petits signes et des sourires.
Une fois, alors que l’accusation décrivait ses crimes, il mit ses index sur sa tête comme des cornes et entonna : "Mauvais... Mauvais... Mauvais..."
Le 20 septembre 1989, Richard Ramirez fut déclaré coupable de tous les crimes dont il était accusé, et condamné à mort.
Lorsque le juge Tyran lui demanda s’il avait quoi que ce soit à ajouter, Ramirez répondit : "Je n’ai pas besoin de regarder cette cour pour n’y voir que les menteurs, les haineux, les tueurs, les escrocs, les lâches paranoïaques - les vrais parasites de la Terre, chacun dans sa profession juridique. Vous êtes des larves, vous me rendez malade, hypocrites tous autant que vous êtes...".
En octobre 1996, Ramirez a épousé l’une de ses nombreuses "fans" avec qui il correspondait depuis 1987, Doreen Lioy, une éditrice. Cette dernière semble vivre sur une autre planète car elle considère que Ramirez est "gentil, charmant et attentionné", elle est persuadée qu’il est innocent et elle s’inquiète de savoir s’il est bien traité en prison...
En l’an 2000, voyant que ses possibilités d’appels diminuaient les unes après les autres et que son exécution approchait, Ramirez a décidé d’affirmer qu’il était fou et donc non responsable de ses actes... Il espérait que sa sentence serait annulée mais ça n’a évidement pas été le cas.
Richard Ramirez est toujours en vie. Il est emprisonné dans le couloir de la mort du pénitencier de San Quentin et a fait appel de nombreuses fois pour éviter d’être exécuté... alors qu’il prétend ne pas craindre la mort car il veut "rejoindre Satan".
Il n’a toujours pas été jugé pour les meurtres qu’il a commis à San Francisco et dans le Comté d’Orange. En effet, les autorités du Comté de Los Angeles ont craint que de nouveaux procès soient très onéreux, repoussent la date de l’exécution de Ramirez et soient utilisés par ses avocats pour tenter de trouver des éléments contradictoires. Le meurtre de M. Pan et le viol de son épouse sont toujours considérés comme "non classés"...