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 Stéphane Bourgoin

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Zim
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Zim


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Stéphane Bourgoin Empty
MessageSujet: Stéphane Bourgoin   Stéphane Bourgoin EmptyDim 14 Nov - 6:14

Stéphane Bourgoin, né à Paris en 1953, s'est spécialisé dans l'étude du tueur en série.
Le viol et le meurtre de la compagne de Stéphane Bourgoin par un serial killer en 1976 est à l'origine de son intérêt pour ce type de criminel.
Il publie des ouvrages consacrés à ce phénomène sous son propre nom ainsi que sous le pseudonyme collectif d'Étienne Jallieu qu'il partage avec Isabelle Longuet. Ils ont ainsi co-écrit Les Crimes cannibales (2004), L'Année du Crime (2006) et Infanticides (2007).
Il fut – entre autres – membre du jury lors du festival Fantastic'Arts en 1999.

Bibliographie

* 1988 : Fredric Brown- Le rêveur lunatique (Éd. Encrage)
* 1998 : Le Livre rouge de Jack l'Éventreur (Éd.Grasset)
* 2000 : Douze serial killers (Éd. Manitoba)
* 2001 : Treize nouveaux serial killers (Éd. Manitoba)
* 2003 : Serial killers - Enquête sur les tueurs en série, nouvelle édition revue et augmentée (Éd. Grasset),
ouvrage de référence sur le phénomène des meurtres en série
* 2004 : Le Livre noir des Serial Killers (Éd. Grasset)
cet ouvrage retrace sept biographies de tueurs en série : Jeffrey Dahmer ; Peter Kürten ; Albert de Salvo ; Ottis Toole et Henry Lee Lucas ; Ed Kemper ; Arthur Shawcross ; Gary Ridgway - Une erreur de frappe figure sur la quatrième de couverture : l'Etrangleur de Düsseldorf n'est pas Peter "Kürien" mais Peter Kürten
* 2004 : Profileuse, une femme sur la trace des serial killers (Éd. Grasset)
* 2006 : Le Dahlia noir, autopsie d'un crime de 1947 à James Ellroy (Éditions Edite)
* 2007 : Infanticides se penche sur plusieurs affaires de meurtres d'enfants
* 2008 : Les clefs de l'affaire Fourniret (Editions Pascal Galodé - Ed. brochée)
* 2010 : Tueurs (Éd. Grasset)

>>Entretien de Stéphane Bourgoin avec Edmund Kemper<<

Stéphane Bourgoin a rencontrer et interviewé pratiquement tout les plus grands tueurs en séries des Etats Unis.
Il a réussi à les mettre en confiance pour en tirer le maximum tout en restant toujours détaché des horreurs que ces tueurs on pu lui raconter avec délice.
J'ai beaucoup de respect pour cet homme qui n'a jamais cédé à sa colère et a préférer mettre au service des autres ses connaissances sur les tueurs en séries.

Je vous laisse une interview que je trouve vraiment très intéressante.

De retour de son récent voyage aux Etats-Unis afin de s’entretenir avec deux serial killers américains, Tommy Lynn Sells et Donald Harvey, Stéphane Bourgoin, le spécialiste français, mondialement reconnu, des tueurs en série a accepté de rencontrer une enquêtrice du Mague dans sa librairie parisienne... Voici le compte-rendu de plus de deux heures d’entretien exclusif.

A.S - Bonjour Stéphane, et merci de prendre un peu de temps pour répondre à nos questions. Votre voyage aux Etats-Unis s’est-il bien passé ?

Stéphane Bourgoin - Oui oui, très bien. Même si aller là bas pour enquêter sur des serial killers, c’est autre chose que de faire du tourisme (rire). Pour vous donnez une idée, mon équipe et moi-même avons rendu visite à T. Lynn Selles dans le couloir de la mort d’une prison du Texas : l’atmosphère était très lourde. Nous étions suivis par un responsable du Texas Department of Corrections (l’équivalent de l’administration pénitentiaire) à chacun de nos pas. Il vérifiait que notre caméra était vide et a voulu visionner l’enregistrement de notre arrivée, car il est interdit de filmer l’extérieur du pénitencier.

Je reviens toujours assez fatigué, car pendant mes face-à-face avec des tueurs en série, je suis très concentré, très attentif ; à ce que je veux réussir à leur faire dire, à ce qu’ils me confient, etc. Ils sont assez manipulateurs, je ne veux pas, autant que possible, leur laisser prendre le dessus.

(Un jeune homme entre, et achète un livre ; il demande à mon interlocuteur si Stéphane Bourgoin passe de temps en temps à la librairie. Nous rions tous les deux, l’homme en face de nous ne comprend pas, jusqu’à ce que Stéphane lui dise qu’il est l’auteur du livre ! Le client n’en revient pas et dit que c’est pour sa copine. S.B signe. S.B est accessible, sympathique, et tient lui-même sa librairie quand ses activités le lui permettent).

A.S - Depuis combien de temps étudiez-vous les serial killers ?

S.B - Lorsque j’ai appris en 1978 que le meurtrier de ma compagne, assassinée, violée et mutilée deux ans plus tôt, était un serial killer, j’ai voulu comprendre. Dès 1979 donc, j’ai entamé mes propres recherches et rencontré à ce jour près de 50 serial killers à travers le monde.

A.S. - Stéphane, pourquoi pensez-vous que tous ces tueurs en série acceptent de vous rencontrer ?

S.B. - Et bien ils prennent un plaisir certain à raconter en détails les crimes qu’ils ont commis, cela les excite. Ils n’ont aussi quasiment pas de visites, donc ça les distrait. Donc ils n’acceptent pas de rencontrer Stéphane Bourgoin, mais un interlocuteur qui leur permettra de revivre leurs actes odieux, d’éprouver un certain bien être, une satisfaction. Pour l’anecdote, un serial killer pédophile sud africain, Stewart Wilken, que j’ai interrogé m’avait demandé de lui apporter des photos de ses scènes de crimes, pour notre entretien ; je ne l’ai pas fait, certain, à la vue de son dossier et de sa personnalité, qu’il n’aurait pas hésité à se masturber en pleine discussion.

A.S - Vous est-il arrivé d’être très mal à l’aise ou impressionné lors d’un de vos entretiens avec un serial killer ?

S.B - Rarement, car avant une rencontre de ce genre, j’ai eu le dossier en main, j’ai bien étudié le profil du tueur, ses crimes ; je rencontre les policiers et avocats impliqués, etc. Donc je suis assez angoissé avant, mais pendant, je suis concentré, je sais à quoi m’attendre, je suis assez « blindé ». Mais mon entrevue avec Gerard Schaefer par exemple, m’a énormément marqué, et je n’étais pas à l’aise du tout, mon caméraman non plus, on a tout de suite senti une atmosphère lourde, étrange. Comme si nous étions en face du Mal absolu. Pendant tout l’entretien, j’ai eu la chair de poule, à chacun de ses sourires, il me donnait l’impression d’avoir autant de charme qu’un serpent venimeux !

Lorsque j’ai rencontré Ed Kemper, qui mesure plus de deux mètres et pèse environ cent soixante kilos, il a passé les deux premiers jours d’interview à se pencher sur moi qui étais assis, et à coller son nez au mien, en disant « vous pouvez répéter la question s’il vous plaît ? ». Le troisième jour, il me dit « c’était pour plaisanter bien sûr ! ». J’étais au fait de ce comportement d’intimidation, mais tout de même, ça reste impressionnant !

A.S - Quand peut-on qualifier un tueur de « serial killer » ?

S.B - Dès qu’un second homicide est commis par un meurtrier, on peut parler de serial killer ; il n’est pas « nécessaire » d’en commettre une dizaine voire plus pour « gagner » ce titre.

A.S - Des scientifiques étudient les chromosomes de tels meurtriers pour tenter de trouver une raison génétique à leurs actes meurtriers. Y’a-t-il eu des résultats probants de ce côté-là ?

S.B - Non, il y a en effet eu des études dans ce sens, mais jamais aucune n’a réussi à mettre en avant un quelconque problème ou caractéristique chromosomique propre aux serial killers. Pour le moment, il n’existe aucune hypothèse génétique ou biologique pour expliquer l’émergence des serial killers.

On ne naît pas serial killer, on le devient, cela prend environ une quinzaine d’années. La plupart du temps, ces serial killers sont des psychopathes ce qui ne relève pas de la maladie mentale car ils sont tout à fait responsables de leurs actes. Une minorité d’entre eux, 1 à 5% selon les pays, sont considérés comme psychotiques, ou souffrant de maladie mentale. La loi va de plus en plus vers une politique de « responsabilisation », et en France, moins de 1% des criminels en série (10% il y a quinze ans) sont jugés comme irresponsables.

Un tueur en série commet en général son premier meurtre à la fin de l’adolescence, vers vingt ans. C’est son environnement, son éducation, les sévices dont il a très souvent été victime, qui peuvent faire d’un homme un serial killer.

Cependant, il est bien entendu que toutes les personnes ayant eu une enfance très difficile, voire traumatisante, ne deviennent pas des tueurs en série, heureusement. On ne peut pas généraliser, mais dans la plupart des cas, il est vrai que les serial killers ont eu un passé de violences parentales, d’abus sexuels, ont été abandonnés, ect.

En France, un tiers des tueurs en série vient de la DASS, comme Guy Georges ou Emile Louis (Stéphane m’apprend que la DASS donne souvent un prénom en guise de nom de famille aux enfants).

A.S - Combien la France compte-t-elle de tueurs en série ?

S.B - Depuis 1999, j’en ai compté 57, mais je n’inclus pas ceux qui sont en attente de jugement bien sûr. On estime en France à 10/12 % des homicides dus à des criminels récidivistes.

Pour information, on compte environ 1 300 meurtres en France, pour 60 millions d’habitants, contre 23 000 en Afrique du Sud, qui compte elle 42 millions d’habitants. A titre de comparaison, les Etats-Unis comptent 15 000 homicides. Soit dix fois plus d’assassinats là bas, pour une population seulement cinq fois supérieure. Ce pays compte le plus grand nombre de meurtriers en série au Monde.

A.S - Il ne se passe pas une journée ou presque sans qu’on entende au JT un cas d’homicide, d’enlèvement, d’agression, d’arrestation d’un meurtrier en série ou pas. Est-ce du à une augmentation des criminels ou bien à une forte présence médiatique ?

S.B - Il est difficile de répondre à cette question. Un peu les deux je pense. Vous savez, on a vraiment commencé à étudier les serial killers qu’au début des années 80 aux Etats-Unis. Les forces de l’ordre ont également fait beaucoup de progrès, ce qu’il leur permet de mieux relier des crimes qui pouvaient paraître isolés par le passé.

A.S - Justement Stéphane, quelles sont les nouvelles techniques, ou moyens logistiques, dont bénéficient aujourd’hui les forces de l’ordre en France ?

S.B - Il existe désormais le FNAEG (fichier national automatisé des empruntes génétiques), crée en 1998, et mis en place en 2000, mais qui peine à se développer aussi rapidement qu’on le souhaiterait, faute de moyens, de personnel.

Le service de police ou de gendarmerie saisi d’une enquête fait parvenir les prélèvements à un laboratoire, qui établit le profil génétique de l’auteur et le transmet au siège du FNAEG, à Ecully, près de Lyon, pour rapprochement et enregistrement. Les prélèvements scellés, quant à eux, sont adressés par le laboratoire au service central de préservation des prélèvements biologiques de la gendarmerie, à Rosny s/s Bois. Et dans le cas d’une personne déjà condamnée, le Parquet donne pour instruction de faire prélever l’individu, et la procédure est ensuite la même que précédemment.

Il y a le GAC (groupe d’analyse comportementale), au STRJD de la gendarmerie nationale à Rosny s/s Bois.

Il existe aussi le SALVAC, logiciel de rapprochement et d’analyse sur les crimes de violence et infractions pouvant présenter un caractère sériel, développé par les autorités canadiennes. Par « crimes de violence », on entend les homicides, viols et agressions sexuelles et leurs tentatives. Le SALVAC est un fichier unique, commun à la police et à la gendarmerie nationales qui ont mis en place un centre commun d’exploitation du logiciel.

A.S - Le statut de « profileur » est-il reconnu en France ?

S.B - Oui, mais on n’aime pas trop ce terme ici (rire). On préfèrera « analyste comportemental ». Le GAC en est l’illustration, même s’il est plus accepté par la gendarmerie que par la police, qui a quelquefois du mal à concevoir sa réelle son utilité. Et une loi doit passer qui n’autorisera plus qu’aux officiers de police judiciaire d’exercer ce métier, ce qui évitera à monsieur tout le monde de s’autoproclamer « profiler », de créer des écoles, de donner des cours, etc !

Pour l’instant, il n’existe pas d’école pour former des « profilers ». Les vrais.

Une des rares femmes dans ce métier est Micky Pistorius, qui exerce en Afrique du Sud, elle a coincé quarante serial killers.

A.S - Une série comme « Profiler » est-elle proche de la réalité ?

S.B - (rire) Non, pas du tout. Tout comme le Silence des agneaux, quoique très bon film, reste très éloigné d’une part, du véritable travail d’enquête, d’investigation des forces de l’ordre, et d’autre part des tueurs en série que l’on connaît.

Mais ce sont des séries ou des films du genre qui font que de beaucoup de jeunes adolescents veulent partir à la chasse aux serial killers. Il y a quelques temps, un couple est venu me rencontrer, avec leur fille, car justement elle souhaitait faire Clarisse Starling (J. Foster dans le Silence des agneaux), et ses parents voulaient connaître les formations proposées, etc. En général, j’apporte des photos de scènes de crimes, je leur montre, et c’est assez radical, dissuasif (rire).

A.S - Pour rebondir là-dessus Stéphane, avez-vous remarqué un phénomène grandissant de la fascination du public pour les tueurs en série ? Je pense aux ventes sur le net d’objets, de peintures, d’écrits de tueurs en série...et qui trouvent acheteurs très rapidement !

S.B - Oui bien sûr, et cela depuis la sortie du Silence des agneaux, on en revient toujours à ce film, car il présentait un cannibale raffiné, qui entretenait des liens très particuliers avec cette femme agent du FBI, qui parvenait à coincer le tueur en série appelé Buffalo Bill ! Le site [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] par exemple, propose d’acheter des dessins, photos, peintures, etc, des plus illustres serial killers ! Beaucoup de personnes, des femmes surtout, vouent un véritable culte à certains meurtriers, envoient lettres et photos.

Moi-même je reçois environ 100 à 150 mails par jour, des coups de téléphone et courriers, des visites, un peu fous, bizarres. Une femme qui me demande d’envoyer sa photo à un tueur en série, un homme qui m’envoie des cassettes audio, lettre, livres annotés, etc.

A.S - Stéphane, êtes-vous pour ou contre la peine de mort ? Que pensez-vous du projet du ministère de la justice visant à obliger les délinquants et criminels sexuels à porter un bracelet électronique au terme de leur peine de prison ?

S.B - Je suis totalement contre la peine de mort, trop d’erreurs ont été commises ! Par contre, je suis pour un emprisonnement sans possibilité de relaxe. Je peux vous assurer qu’on ne peut relâcher un criminel récidiviste sans qu’il ne recommence une fois encore, il n’y a pas de possibilité de réhabilitation. Pour d’autres cas peut-être moins « graves », il y a vraiment des progrès à faire en ce qui concerne le suivi avant et après la remise en liberté. Mais malheureusement, il manque beaucoup de moyens humains et logistiques. Je ne crois pas que le port d’un bracelet électronique soit une solution, cela n’empêchera en rien la récidive, même s’il permettra une signalisation géographique. Il faut d’abord qu’on applique les lois déjà existantes avant d’en voter d’autres !

A.S - Pourquoi avoir appelé votre librairie « Au Troisième Œil » ?

S.B - À l’époque, il y a à peu près 25 ans, le polar était très peu considéré, pas pris au sérieux. On a été la première librairie à se spécialiser en France, et même en Europe dans le domaine du polar. On lit avec les deux yeux, et on s’est dit avec François Guérif (qui maintenant préside les éditions Rivages noir et qui est l’éditeur français de James Ellroy) qu’il y avait besoin d’une troisième voie !

A.S - Quels sont vos projets Stéphane ?

S.B - Et bien là je pars dans quelques jours au Canada, rencontrer des associations de victimes, des policiers, des amis. J’ai aussi trois livres qui doivent sortir avant la fin de l’année. Et je continue à me rendre tous les dix jours environ, depuis plus de sept ans, à Fontainebleau, à l’école de gendarmerie, pour y donner des cours, sur l’analyse des scènes de crimes, les interrogatoires de criminels, etc.

A.S - Stéphane Bourgoin, merci d’avoir pris du temps pour répondre si justement à mes quelques questions, et à très bientôt !

S.B - De rien Aurélie, vous revenez quand vous voulez, mais passez moi un coup de fil avant, je suis très pris (rire) !
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